Maître de cérémonie funéraire : l'accompagnateur vers la dernière demeure
ArticleMise à jour le 8 avril 2024
Publié le 28 octobre 2023–Mis à jour le 8 avril 2024
Grégoire est maître de cérémonie funéraire et se charge d’assurer le bon déroulement des obsèques. Il organise et conduit les différentes étapes du convoi funéraire pour accompagner le défunt, et ses proches, « jusqu’à sa dernière demeure ». En respectant un protocole en accord avec les volontés de la personne décédée et de sa famille, il joue un rôle de médiateur lors la mise en bière (dépôt du corps dans une housse imperméable puis dans le cercueil) jusqu’à l’inhumation (mise en terre) ou la crémation.
« C'est un métier de contact. On est toujours au service de l'autre. »
La profession exige un bon sens de l’écoute mais également de bonnes capacités oratoires. « Chaque maître de cérémonie a son propre pitch, mais on est quand même tenu de tenir un discours neutre. Personnellement, je préfère utiliser des métaphores pour adoucir le discours comme la dernière demeure plutôt que de parler de la tombe. » Certaines familles souhaitent intervenir par un discours, une musique, un poème et le professionnel coordonne toutes ces doléances. Il se doit de garder un discours bienveillant, être disponible tout en se montrant discret pour ne pas déranger les personnes en train de se recueillir.
Le maître de cérémonie travaille pour les proches des défunts mais sert également d’intermédiaire avec tous les autres acteurs des pompes funèbres :
L’assistant funéraire : conseille la personne ou ses proches sur les matériaux, les décorations ou l’organisation des obsèques
Le thanatopracteur : réalise des soins de préservation et maquille le défunt pour la cérémonie
Le marbrier : façonne et grave les pierres tombales et Intervient sur d’autres opérations d’entretien pour assurer l’esthétisme des lieux de recueils
Les porteurs du cercueil
Le personnel religieux : procède aux derniers sacrements
La police qui peut demander une exhumation dans le cadre d’une enquête judiciaire
« Il y a toujours du travail ! »
Le marché du travail autour de la mort ne sera jamais en manque d’activité. C’est donc un secteur avec un besoin perpétuel de main d’œuvre. Pour exercer ce métier il est impératif d’être titulaire d’un diplôme de maître de cérémonie comprenant une formation théorique et une formation pratique.
La formation théorique porte sur : les règles en matière d’hygiène et de sécurité au travail, la législation, les pratiques et rites funéraires. Par ailleurs, la formation pratique se déroule au sein d’une entreprise, d’une régie ou d’une association habilitée.
Toutefois, comme Grégoire, il est possible d’exercer le métier sans obtenir le diplôme par le biais d’une expérience significative, généralement dans la même entreprise, attestant de ses connaissances et compétences.
En début de carrière, un maître de cérémonie débute avec un salaire aux alentours de 1600 € brut par mois. Avec une formation complémentaire il est possible de devenir conseiller funéraire, manager ou chef d’entreprises. Pour en savoir plus sur les différentes formations vous pouvez vous rendre sur CôtéFormations.fr
« Tu fais tout ça pour les vivants… »
Les professionnels confrontés au quotidien à la mort doivent avoir une grande stabilité émotionnelle et psychologique. Si certains enterrements ont lieu en petit comité, il peut parfois arriver que des centaines de personnes se rejoignent pour commémorer la perte de quelqu’un. Le maître de cérémonie doit donc aussi faire preuve d’un grand sens de l’organisation et de sang-froid pour répondre aux besoins de chacun.
« Il faut réussir à se détacher de tout ça, sinon tu ne survies pas ». En adoptant une posture d’aidant, le maître de cérémonie peut être amené à absorber la tristesse des personnes endeuillées. Cette empathie ne doit pas nuire à son bien-être personnel. Cependant ce métier ne suscite pas que des émotions négatives. Il permet de découvrir les us et coutumes de différents milieux sociaux, différentes cultures, différentes ethnies, différentes religions…
Il y a souvent des cultures qui se rencontrent. Je me rappelle un enterrement où on parlait cinq langues. C’était un journaliste iranien, il n’y avait que des fleurs blanches, c’était très beau et à la fin de la cérémonie, une dame est venue à côté du cercueil et a brandi un stylo en ajoutant « ceci était son arme », j’ai trouvé cet hommage vraiment émouvant.